Pas prête pour la scène, j’ai pourtant écrit un spectacle
Si vous avez lu la rétrospective des contenus les plus lus de 2017, vous avez découvert l’une de mes bonnes résolutions. Sinon, laissez-moi vous la rappeler : se prendre un bide en scène ouverte et vous le raconter. A un moment, il va falloir assumer mes conneries…
Mon premier sketch était du plagiat
Si j’écris comme je respire aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. A l’école primaire, je faisais un blocage terrible pour m’exprimer. Mais mon ego était déjà là. Chaque samedi matin, la personne qui écrivait le meilleur texte allait au tableau pour que tout le monde le relise, le commente. Et ce n’était jamais moi. Un jour, l’opportunisme m’a poussée à voler la vedette.
J’avais tout pour tricher. L’instituteur était alors un remplaçant, qui n’était pas encore familier avec tout le monde. Lors du vote à main levée, j’ai donc voté pour moi pour maximiser mes chances. Une petite triche. Mais ce n’était pas la pire : mon texte n’était pas de moi, mais de Coluche. Je ne sais plus duquel il s’agissait, mais cela commençait par « C’est l’histoire d’un mec ». Un plagiat bien sale, très détectable, que j’avais accompli en retranscrivant ce que j’avais enregistré sur une VHS. Si j’ai gagné le droit de passer au tableau, on m’a dénoncée quelques jours plus tard. Je ne remercierai jamais cette personne de l’avoir fait, ça m’a appris l’honnêteté intellectuelle. Le seul avantage de cette péripétie, à l’époque, c’est que ça m’a débloquée sur le moment.
Pour éviter le plagiat : un podcast pour cerner l’écriture de sketches
Voir sur le web – Podcast | Hadrien et Mathieu
Rite initiatique : au contact des plateaux d’humour
Aujourd’hui, j’écris beaucoup pour mon travail, pour ce site et surtout pour informer. L’écriture est mon seul moyen d’expression. Par contre, pour l’interprétation ou la scène, je suis nulle part. J’avais une peur panique de tout ce qui était artistique, enfant. Je rejette l’idée de faire du théâtre, dans ma tête ça me paraît vraiment bizarre de jouer un rôle. Surtout quand il est dicté par quelqu’un, et qu’il y a d’autres gens dans la même pièce. Névroses, quand elles nous tiennent…
Mais depuis que, dans le podcast de Louis Dubourg, j’ai appris que des humoristes stand-up ne sont pas passés par cette case avant de se lancer… J’ai perdu une excuse de plus ! Apparemment, je suis dans la phase où je me noie dans les plateaux. Je suis une véritable nerd de stand-up. Pour des gens comme Adrien Arnoux ou Fred Cham, ça ne fait aucun doute : je vais passer de l’autre côté du micro.
Rire en entreprise ?
J’ai tout de même joué deux sketches devant mes collègues de bureau, à un an d’intervalle. Le premier, je ne l’aime pas, mais c’était davantage un règlement de comptes pour faire passer des messages à certains collègues masculins. J’y ai découvert que j’ai l’air bourrée quand je raconte des blagues. Je ne tiens pas en place, ça donne le mal de mer. J’ai un peu honte d’avoir montré la vidéo à des humoristes. On m’a même dit que c’était catastrophique (la même personne m’a aussi dit bravo quelques mois plus tôt sur cette même vidéo, allez comprendre). Après, je saisis l’idée, j’ai prononcé les mots Ryan Gosling et David Beckham. Je vaux mieux que ça.
La deuxième fois, je me suis adossée au frigo de la cantine devant mon public. Oui, la scène est pittoresque. Je n’avais pas appris mon texte, je le lisais sur ma tablette. Mais je tremblais tellement que je perdais le fil. Ce deuxième sketch a été créé sur-mesure avec 3 mots que j’ai demandés à l’un de mes collègues. Les mots : Espagne, vacances, ping-pong. J’ai créé un scénario avec certains de mes collègues dans les personnages, qui leur a plu au niveau de l’écriture. Ils ont regretté que je ne sache pas par cœur mon texte. Maintenant, c’est malin, je dois créer un nouveau sketch chaque mois. Autant vous dire que pour le prochain, avec le triptyque chat, ski, rencontre, ça me semble difficile d’incorporer mes collègues en protagonistes !
L’envie de monter sur scène ? Les preuves sont accablantes !
Je pourrais vous dire que je n’ai pas envie de monter sur scène. Mais les preuves sont accablantes : j’ai déjà 40 pages de texte. Il y a certes du matériel jetable, mais tant que ce n’est pas testé, on ne sait pas ce que ça vaut. Avec tout ça, j’ai même trouvé un fil conducteur, un titre. Si je dois jouer un spectacle, l’affiche est déjà prête ! C’est de la folie de se dire que j’ai fait tout à l’envers, repoussant l’échéance. Parce que subir le stress décrit par les humoristes me semble inhumain. Ce n’est pas pour rien que je les appelle super-héros.
Alors, à votre avis, je fais quoi ? J’ai bien vu des conseils comme celui ci-dessous, mais je ne suis pas un poney, alors…
Crédits illustration
Je remercie mon ami Alexandre Lachaize pour m’avoir tiré le portrait, il y a plusieurs années. J’ai adapté son illustration initiale pour changer quelques couleurs, mais le crédit du travail de l’artiste lui revient !