Julien Chapel : critique du spectacle À l’Ouest d’Eden
Vous l’avez peut-être croisé en scène ouverte : l’humoriste Julien Chapel joue son spectacle depuis un certain temps. On a fini par aller voir À l’Ouest d’Eden au Théâtre la Cible, et c’était hilarant. Dépêchez-vous : la dernière, c’est mercredi prochain…
Julien Chapel : entre folie et décontraction
Sur quelques minutes en plateau, j’étais déjà conquise. Un mec franc, qui se livre avec beaucoup de bagout et de bonne humeur. De la décontraction aussi. J’avais entraperçu un brin de folie, libéré dans son heure de spectacle.
Julien Chapel a le sens du décalage. En abordant des thématiques parfois communes comme le passage à l’âge adulte, les relations de couple, il fait dans l’originalité. Quand il parle de sa formation, il invoque le stand-uppeur Jules Ferry. On trouve également un cours d’histoire improvisé avec de nombreux portraits. Les hommes importants de notre histoire et parfois méconnus servent de prétexte au rire. Ce n’est jamais pédant, et puis…
Là où il m’a accrochée
Comment vous dire. Le meilleur pour moi, c’est qu’il ose citer des classiques de la télévision comme Pyramide ou Motus. J’apprends avec effroi que ces choses-là ne sont pas passées dans la pop culture. Combien de fois ai-je tenté des blagues sur mes collègues sur les émissions cultes du PAF. J’ai appris que mes collègues n’ont jamais entendu de Pyramide, mais Julien Chapel ne les connaît pas. C’est tant mieux, l’invocation de ces références est tout aussi hilarante.
On rit beaucoup, on se cultive un peu. Je parviens à identifier quelques axes d’amélioration sur le fil conducteur, un peu moins affiné sur la fin. On sent que Julien Chapel cherche à finir bien, mais on ne sait pas trop comment ou quand cela va arriver. Enfin, on comprend que c’est vraiment la fin. Un résumé de son état civil, qui ressemble un peu à la fin de Pépites de Marion Mezadorian. Je vous rassure, ce n’est pas du tout plagié, la finalité est totalement différente ! Drôle de voir le traitement d’angles similaires avec beaucoup de variété et de finesse de part et d’autre. De quoi fermer le clapet à ceux qui disent qu’il y a trop d’humoristes. Cette semaine, j’en ai découvert un de plus et je n’aurais manqué ça pour rien au monde.