La découverte du mois – Février 2021 – Elsa Barrère
Elsa Barrère, autrice établie en radio (OUI FM) et télévision (Canal+), monte sur scène depuis plusieurs années. Cela fait plusieurs années que je la croise sur les plateaux d’humour. À votre avis, pourquoi je vous en parle seulement maintenant ? La réponse va vous étonner…
Elsa Barrère ou comment retourner mon jugement pas à pas
La découverte humour que je vous présente aujourd’hui a en effet une particularité. Il s’agissait d’une humoriste que j’étais loin d’apprécier. Par ses prises de position sur les réseaux sociaux, elle ne me donnait pas envie de découvrir son univers.
Les mois ont passé, j’ai pu l’entendre dans un podcast parler de son histoire personnelle. J’ai écouté attentivement, car chez moi, la porte n’est jamais fermée. Une mauvaise impression ne perdure pas, surtout lorsque je découvre de nouveaux éléments qui me font changer d’avis.
Elsa Barrère est surtout connue pour sa plume. Or depuis deux ans, les voix sont de plus en plus nombreuses à s’élever pour souligner son talent sur scène. Plus récemment, elle a intégré le Laugh Steady Crew. Là, j’ai su que j’allais devoir la revoir, et possiblement revoir ma copie.
Car intégrer le Laugh Steady Crew, c’est faire preuve d’humilité. Surtout lorsqu’on est déjà un peu établi. Sur scène au Jardin Sauvage, je craignais un peu les moments où elle me regardait fixement, comme si je ressentais la lourdeur de mes jugements passés. Alors qu’en réalité, puisque nous étions dans l’obscurité en tant que public, elle ne me voyait pas. Mais ça fait son petit effet.
Elsa Barrère joue avec les polémiques, apporter des idées fortes et crée une expérience unique
Au niveau du contenu, j’ai découvert des idées très bien amenées, quelques maladresses dues aux difficultés dans lesquelles elle se met. En effet, elle n’hésite pas à aborder tous les sujets, les polémiques l’inspirent plus que quiconque. Les idées bien amenées étaient plus denses que les maladresses, ce qui m’a donné envie de réviser mon jugement.
Ça tombe bien, puisqu’Elsa a participé aux soirées Pasquinade. Vous pouvez d’ailleurs voir son passage sur la plateforme. Haroun, dont le talent n’est plus à prouver, a misé sur elle : une pression importante qui, au lieu de la faire sombrer, l’a révélée comme jamais auparavant. J’ai eu la chance d’être dans le public ce soir-là et tout est devenu limpide. Par ailleurs, on le ressent encore plus fortement en vrai qu’à travers un écran.
Passer de la maladresse à la maîtrise
Elsa Barrère, celle en qui je ne croyais pas, est devenue en quelques minutes seulement une découverte humour que j’avais envie de promouvoir sans équivoque. Point de maladresses cette fois-ci, mais une présence qui s’impose. Le rythme, l’expression de la colère et la sensibilité palpable… Tout rendait Elsa artiste à ce moment précis. Il y a aussi cette compréhension de l’image qu’elle renvoie, et qu’elle exploite avec beaucoup de justesse pour emmener le spectateur où elle veut. Ça, ça s’appelle de la maîtrise — plus du tout de la maladresse.
Crédits photo
Capture d’écran © Pasquinade