Yann Marguet, taille patron dans Exister, définition
Yann Marguet était le dernier humoriste suisse que je n’avais pas abordé en détail cet été. Présent dans la pièce Les gens meurent Les gens meurent, il m’avait plu tout autant que ses quatre acolytes. Valérie Paccaud, Blaise Bersinger, Yacine Nemra et Julien Doquin de Saint Preux ayant eu leur heure de gloire, c’est donc à son tour de briller.
Exister, définition : une mise en scène audacieuse, un résultat impeccable
L’occasion se présente en octobre lors de la diffusion de son seul-en-scène. Intitulé Exister, définition, il marque une cassure avec l’efficacité du stand-up. À l’heure où les contes et les spectacles humoristiques plus profonds pullulent, Yann Marguet se place donc idéalement. Lové dans un fauteuil immense, il digresse sur nos existences et l’absurdité de la vie. Tout en restant léger, comme en témoigne son sous-titre : « de l’infiniment grand à l’infiniment con ».
J’ai l’impression d’avoir déjà écrit des phrases comme celle-ci, pourtant l’impression est ici différente. Le sens de la rupture permet de passer d’un humour terre-à-terre à des instants philosophiques parfois poignants. La mise en scène immersive est soigneusement travaillée. Le sujet était ambitieux, le résultat à la hauteur de mes espérances.
Tutoriel : comment bien regarder le spectacle de Yann Marguet
Petit conseil, cependant : si vous le regardez, faites-le dans de bonnes conditions. J’ai dû le regarder à la hâte le dernier jour de sa disponibilité sur un ordinateur portable. Ce n’est pas comme ça qu’on fait, surtout quand on coupe l’expérience en deux pour cuisiner en même temps. Si j’avais eu plus de temps, je l’aurais savouré comme il se doit. Et si c’était ça, le message subliminal, la morale de ce spectacle ?
Si vous l’aviez vu, vous sauriez que… pas vraiment. Pour le découvrir, il faudra certainement attendre qu’il se retrouve sur internet ou de le revoir au théâtre. Pour cela, Yann Marguet jouera son spectacle en Suisse en mars 2022.
Exister, définition : ça donne quoi, en vrai ?
Chose promise, chose due ! Yann a eu la gentillesse de me convier au spectacle à Lausanne (Salle Métropole). Rien à voir avec le Théâtre le Métropole à Paris : on est sur une grande salle.
Devant une salle comble, Yann Marguet clôturait sa tournée suisse et en profitait pour dépasser l’heure et demie réglementaire. Le public local, acquis à sa cause, jubilait. Pour ma part, je souffrais d’une malédiction avec ce spectacle. Il est déconseillé de se lever à 5 heures du matin, de prendre le train pendant 4 heures… pour ensuite ajouter 2 heures de passage en studio radio et décaler le repas du soir.
En effet, le spectacle de Yann est long et dense, surtout la première partie. Il faut donc être aux aguets pour en profiter ! Autant, l’entame est très dynamique, mais ensuite, Yann pourrait proposer une partition plus digeste. De même, le texte n’est pas aussi raffiné que dans mon souvenir. Pour le reste, ce seul-en-scène reste audacieux et marquant. La standing ovation obtenue quelques jours plus tard à Paris n’était pas volée, d’autant plus que Yann n’est pas connu en France. Pour l’instant ? On parie là-dessus !