Quelques nouvelles avant la fin 2022
À force de publier les contenus à l’avance, et à l’approche de la trêve hivernale, je voulais vous donner quelques nouvelles plus récentes…
Allez voir Thibaud Agoston et Julien Santini à Paris
Tout d’abord, je vous encourage très fort à aller voir les spectacles de Julien Santini et de Thibaud Agoston. Je publierai leurs critiques début 2023, mais il faut aller les soutenir maintenant. Julien Santini d’abord car il entame un véritable virage dans son processus créatif, avec d’excellentes promesses. Et Thibaud Agoston ensuite, car remplir le Point Virgule chaque dimanche est un défi.
Puisqu’il commence à être reconnu en festival comme dans son pays, la Suisse, cette difficulté d’exister à Paris sera bientôt comblée. Je sais que certains hésitent, procrastinent : ne le faites pas. Ces deux artistes ont aussi un bon fond qui permet de passer des after sympathiques. N’oubliez pas que ceux qui remplissent les grosses salles sont moins accessibles, alors vous faites coup double avec un émergent.
Félix Radu et Guillaume Guisset : l’évolution de deux anciens de la Petite Loge
Quelques semaines plus tôt, j’ai revu le spectacle de Félix Radu. Il fallait s’accrocher pour suivre, mais la mise en scène a bien progressé depuis la Petite Loge. Il propose un seul-en-scène à part, qui part de lui et qui mérite le déplacement. Ça faisait plaisir de le voir exprimer son potentiel. Quand un doux rêveur gagne en maturité, ça se bonifie forcément. Alors on reviendra dans quelques temps pour voir l’avancement !
Un autre spectacle qui a bien progressé, à un niveau moins avancé de carrière : celui de Guillaume Guisset. L’hilarité générale est toujours là, mais désormais, la structure du spectacle Cordialement est bien plus solide. Les running gags valent le détour et Guillaume a réussi à s’associer avec un coauteur sans dissoudre sa plume et son identité pour autant. Très, très prometteur pour la suite. Rappelons que ce spectacle est la première production des directrices de la Petite Loge. Après avoir vu tant de talents, elles ont choisi leur premier cheval. Et ce pari semble déjà payer… Charge à eux de faire connaître cet artiste !
Qui sont les publics du rire ? On a planché sur le sujet avec des membres éminents du LOL (École Nationale de l’Humour, Télérama)
Autre actualité récente : j’ai accepté de participer à un colloque sur les publics de l’humour. Une expérience qui m’a rappelé l’ambiance très politisée des bancs de la fac. C’était fun de partager l’affiche avec Rossana di Vincenzo de Télérama. En une heure à l’écouter, j’ai appris beaucoup sur son engagement, sa volonté de moderniser l’humour dans ce magazine finalement pas mal élitiste. Un truc qui parle de la télé auprès de gens qui n’ont pas la télé : pourtant, ça marche encore.
Mais on le comprend, elle se retrouve avec un binôme, coincée pour parler de l’humour émergent. Pour moi, ça serait magique, mais quand elle voit ses binômes encenser des spectacles qui ne l’enchantaient pas, pour des questions d’engagement féministe par exemple, elle ronge son frein. Elle a tout appris sur le terrain, ce qui n’a pas dû être simple pour elle qui se dit passionnée de danse en premier lieu. En comparaison, j’ai baigné dans ce monde, avec une vision beaucoup plus terroir et c’était drôle de voir ces deux regards complètement différents sur l’humour au même endroit et au même moment. Mais une chose faisait l’unanimité entre nous deux et Christelle Paré, qui a été directrice pédagogique de l’École Nationale de l’Humour pendant un bon moment : notre désamour pour Gad Elmaleh. Hilarité générale.
Globalement, j’ai trouvé cet événement assez intéressant si on avait envie de se faire mousser, d’autant plus qu’à la fin, des étudiants et chercheurs aux yeux brillants venaient nous retrouver comme si nous méritions des médailles. Ils m’ont même demandé quand je dormais tellement ça avait l’air abyssal, ce travail. Je suis partie dès que possible en trouvant la sensation très bizarre. Et puis il me fallait rattraper les Bras cassés du jour et la prestation de Charles-Adamir Bernhard… Oui, en vrai, ça prend du temps. Mais ça en vaut tellement la peine.
Le spot du rire dans le métavers ?
L’histoire est assez folle : j’ai un passif dans la conception et la production de serious games et de formations en ligne plus ou moins futuristes. Et Virginie, mon ancienne collègue qui était là lors de ma découverte de Jean-Philippe de Tinguy, a développé une expertise dans le métavers. Un truc auquel je ne croyais pas trop, puisque ça ressemble à Second Life avec un casque de réalité virtuelle…
Mais elle se lance dans la création d’une salle à plusieurs étages où quelques artistes mis en avant sur le spot du rire auraient une pièce dédiée à leur univers. Alors elle a désormais à sa disposition des tas d’images, de textes, de liens vers des produits culturels et ça devrait être sympa. Puis au pire, ça ne marche pas et on laisse de côté. Mais juste pour voir Valérie Paccaud ou Adrien Montowski dans le métavers, ça vaut peut-être le coup ?
Voyage en Suisse imminent, mais pas à Montreux
Après le spectacle de Thibaud Agoston, j’ai croisé Omaïra Alba, qui avait bien envie que je passe à Montreux. En plus, pour la première fois, mon passage en Suisse va coïncider avec le festival. Or comme d’habitude, j’ai préféré la région de Lausanne et l’attractivité si forte de Couleur 3. Je pense qu’à un moment, je vais devoir faire ce passage obligé, même si les festivals où ça bouffe et dort tard me filent habituellement des malaises vagaux et des burn-out d’interactions sociales.
À cette occasion, je vais relancer le podcast Passions (si tout va bien, plus quelque chose me tient à cœur, plus j’ai peur que ça tombe à l’eau). On va parler musique sans parler d’Eurovision cette fois, je vais arrêter de faire une chronique introductive et essayer de gagner en naturel. Au programme, il y aura aussi des coucous à la radio, des spectacles et même un concert. Ce sera l’occasion de voir (enfin !) Jérémy Crausaz… Même chose, on parlera de tout ça en 2023 et je vais faire en sorte de sortir Passions avant la trêve hivernale.
Lisa Perrio, Avril et la rencontre avec Étienne et Antoine, ces deux doux dingues qui se lancent direct au Trianon
Une fois rentrée, quelques spectacles m’attendent encore. Il faudra suivre l’avancement de Lisa Perrio à Paris, voir l’une des dernières représentations du spectacle d’Avril histoire de dire au revoir à Michel Delpech. Autre rencontre et non des moindres : celle d’Étienne et Antoine, ces deux mecs qui se lancent dans le stand-up pour jouer au Trianon en juin.
Ils jouent dans des salles vraiment difficiles, regardent le bide dans les yeux sans renoncer. J’ai hâte de les rencontrer et de voir comment leur travail peut permettre de vulgariser le stand-up tout en le démystifiant. Parce que si le stand-up est en plein essor, les candidats à la gloire sont de plus en plus nombreux et dissuadent de retourner en scène ouverte.
Un mot sur le Barbès Comedy Club et Shirley Souagnon
Le Barbès Comedy Club a laissé place à la Scène Barbès, un lieu que je n’ai pas encore visité. Il faut dire que je ne fréquente plus les comedy clubs, préférant consacrer mon temps aux spectacles complets. Entre cette nouvelle et l’annonce de Shirley Souagnon qui raccroche les gants, c’est une vraie page qui se tourne.
Si la gestion de Shirley a parfois posé question, au niveau de l’artistique, les critiques ont été très discrètes. Même ceux qui se disent qu’on n’avait pas la même liberté d’expression au Barbès Comedy Club ne peuvent objecter l’importance de ces lieux. Il a servi à celles et ceux qui, ailleurs, auraient pu souffrir d’une ambiance toxique ailleurs. Cela a fait du bien, tout cela dans une ambiance où les projets artistiques faisaient florès.
Shirley Souagnon reste une pionnière qui a donné beaucoup pour le stand-up, et nous ne devons pas l’oublier. Même si son club était vraiment loin de chez moi et que j’aurais aimé en profiter davantage…
Ne manquez pas notre dernière correspondance
Le saviez-vous ? Il existe une correspondance secrète entre moi et des élus qui se sont inscrits au club ! C’est gratuit, c’est un moment d’écriture un peu différent qui permet, un peu comme ici, de prendre du recul. Alors inscrivez-vous, vous pouvez nous quitter à tout moment aussi.
La prochaine newsletter sera consacrée à quelques passionnés d’humour que j’ai eu la chance de rencontrer. Car même si le public connaît très peu le spot du rire, quelques passionnés très engagés dans leur rapport à l’humour me suivent assidument. Ce sentiment de communauté est très agréable, et à partir de cela, on reviendra sur quelques faits marquants.
Et si vous me lisez encore, dites-moi en commentaire ce que vous aimeriez voir pour l’année prochaine. Deux projets complètement saugrenus viennent d’émerger : un nouvel épisode de Passions avec Thibaud Agoston sur un sujet vraiment casse-gueule (surtout si mes parents écoutent)… mais aussi un nouveau « Vis ma vie » : après le stand-up, puisque Charles-Adamir Bernhard pense que c’est une bonne idée, il s’agirait de tenter la chronique sur Couleur 3. Aucun des projets ne me rend sereine, mais tous les deux auraient un intérêt éditorial… Alors suis-je coincée ? Vous dois-je cette nouvelle mise en danger ? Le suspense reste entier.