Je suis Addict de Thibaud Agoston au Point Virgule

Certains méditent pour renouer avec eux-mêmes. Moi ? Que nenni ! J’envoie un message à Thibaud Agoston pour gratter une invitation à son spectacle Addict au Point Virgule. Je l’ai donc vu à plusieurs reprises, dans plusieurs salles, sans jamais formuler de critique. Il est largement temps de remédier à cette escroquerie journalistique.

Thibaud Agoston et son spectacle Addict : un homme à part sur la scène parisienne

Un homme à part pas seulement parce qu’il est suisse, d’ailleurs. La nationalité pèse finalement peu sur sa singularité. L’entrée en matière est particulière, si bien que je peine à vous la conter. En plus, elle se distingue de la fois d’avant, donc rien n’est figé.

Toujours est-il qu’en ce soir d’octobre, Thibaud revisitait certains codes de la chanson en croisant des genres. L’art dramatique, le rap plus ou moins conscient, le flow de malade sans le talent d’écriture… Toute une palette d’artistes qui ferait pâlir le plus Didier Gustin des imitateurs.

Si vous n’étiez pas prêt à cela, l’expérience semble déconcertante. Mais Thibaud ne lâche pas : il poursuit de plus belle. Décroche des rires timides, puis tout le monde se lâche lorsqu’il revisite Booba en mode théâtre dramatique.

Repousser les limites du rire

Désormais, le public est bien chauffé. Il ne se doute pas de la suite ! Il imagine ainsi son futur spectacle en mode art dramatique, avec une interprétation corporelle inédite. Je ne vous dévoilerai pas les détails. En effet, il faut le voir de ses propres yeux, rien que pour l’effet de surprise !

Au-delà de ces moments théâtraux, ce spectacle reste ancré dans le stand-up. Thibaud se confie à sa façon, avec la bonhomie qu’on retrouve aux Bras Cassés sur Couleur 3. C’est émouvant, hilarant, perché aussi… De moins en moins en construction, de plus en plus ravageur.

Un humoriste aussi cool sur scène et en after

Et puisque nous avons là un artiste émergent, le spectacle se poursuit à l’after. Les quelques élus qui poursuivent la soirée sont pour l’heure peu nombreux. D’où l’importance d’y être ! Ce soir-là, nous étions quatre. Thibaud a même dit : on est tous d’origine suisse… Si seulement, mais c’était tout comme ! Mes ref à Alain Berset ou Simonetta Sommaruga ont fait mouche. A un moment, ces vingtenaires se mettaient même à parler yass. C’était fou. J’étais bien, j’oubliais quelques instants à quel point j’étais dépassée par cette première semaine dans un nouveau job.

Le moment n’était pas aussi fou, heureusement, pour le public classique, que le show au Point Virgule. On lui souhaite de poursuivre son développement dans la plus petites des grandes salles… Oui, c’est comme ça qu’on l’appelle ! A priori, Thibaud pourrait repousser les murs pour de nouvelles acrobaties comiques, à Paris et en tournée mondiale… On se réjouit d’avance !