Robin Chessex dévoile un premier spectacle impressionnant
Pas toujours faire tout juste : voilà comment Robin Chessex a baptisé son premier spectacle. Une maxime aux accents vaudois qui lui sied à merveille. Le réalisateur, chroniqueur sur Couleur 3 et plus récemment stand-upper s’attaquait à une montagne. Au bar club ABC de Lausanne, son ascension insolente marquait les esprits dès sa première.
Pas toujours faire tout juste : pour son premier spectacle, Robin Chessex contredit son titre !
Robin Chessex, du haut de ses 41 ans, a vécu mille choses. Des histoires à raconter, il en a à la pelle. Des anecdotes de beuverie qui pourraient être désolanes… Mais qui se révèlent inoubliables.
La musique d’entrée donne tout de suite le ton. On n’est pas face à Gaspard Proust qui entamerait une ode à la musique classique. Toutefois, ce classique de la pop-culture vous emportera et créera un premier souvenir inoubliable.
Robin pourrait déjà sombrer dans l’épuisement dès cette arrivée sur scène. Il n’en est rien. Tout au long du show, son phrasé unique va de pair avec son propos. Dans son portrait paru dans le 24 heures, Alexandre Kominek confie notamment jalouser les réflexions du néo-stand-upper. À raison : son comique d’observation est l’un des plus affûtés de l’humour francophone. Des sujets les plus usités, il pond des saillies brillantes, tout en imposant l’hilarité générale.
Un show de stand-up aux accents punk so British
Sa vision des britanniques en périphérie constitue un fil rouge très habile. On l’imagine sans difficulté bourlinguer dans les rues de Manchester pour vivre des aventures uniques. Mais ne tombons pas dans le panneau. Si certaines situations semblent inéluctables, Robin surprend son auditoire à chaque étape de ses récits. Jusqu’à celui qu’il nous réserve en fin de show. L’hilarité atteint rarement l’habituée de stand-up que je suis. Je me la prenais pourtant en plein ventre, dans un style à la sauce rabelaisienne.
Pas toujours faire tout juste est aussi le fruit de l’une des collaborations les plus incroyables du genre. Robin Chessex apportait déja son vécu et son vis comica au spectacle. Cela aurait sans doute suffi pour produire une heure de grande qualité. Mais l’apport de Thomas Wiesel et d’Alexandre Kominek lui a permis de toucher les étoiles et bluffer le gratin de l’humour suisse. La fusion de ces trois cerveaux artistiques offre ainsi au public un stand-up dans la tradition la plus pure, qui met à l’amende la concurrence.
Derrière l’apparente nonchalance, une prouesse artistique remarquée
On parlait d’insolence au début de ce papier. Comprenez bien que Robin Chessex a prévu, initialement, d’assurer quelques représentations en moins d’un mois. Et c’est tout. Une expérience perturbante quand, à 400 kilomètres de là, des stand-uppers débutants clament avoir besoin de 10 ans pour arriver au même résultat. Comment expliquer un tel écart de performance ? Est-ce parce qu’à Paris, les comiques adorent gloser sur la manière dont ils peaufinent chaque phrase dans leurs sacro-saints comedy clubs ? Ou parce que fouler la scène est un phénomène plus rare en Suisse romande ?
À défaut de répondre à cette question, on vous encourage vivement à remonter dans le temps et prendre le train pour voir une telle prouesse… Ou prier que de nouvelles dates apparaissent !