Soixante 9 : Kyan Khojandi rejoue le match comique

Juliette Follin 28/10/2024

Au cœur de l’été, Canal+ a diffusé Soixante 9, le nouveau spectacle chapeauté par Kyan Khojandi. Comme dans la formule originelle et son deuxième opus, un chrono, beaucoup (trop ?) d’artistes… mais un thème imposé : le sexe.

Soixante 9 diffusé sur Canal+ : du bon et du moins bon pour la bande de Kyan Khojandi

Kyan Khojandi a toujours proposé des formats originaux. Dans Soixante 9, il le prouve une fois encore. Même avec un format désormais connu, il change quelques paramètres. La durée des passages, 69 secondes, laisse à peine plus de temps aux artistes pour souffler. Aussi, le thème imposé pousse les artistes à s’y plier… Quand ils y consentent, tout du moins !

Le tour de force de Soixante 9 ? Amener tous les artistes à condenser leur identité scénique efficacement. Un exercice très difficile quand on débute sans contrainte chronométrique, alors imaginez en 69 secondes ! On a l’impression de revoir des personnages cultes d’une sitcom quand on les connaît. Si on les découvre, on se retrouve dans le feu de l’action sans préavis. L’effet est impressionnant.

La programmation : un mix attendu mais varié artistiquement

Forcément, entre toutes les parties prenantes, chacun place ses poulains sur le ring comique. La représentation médiatique habituelle surprend peu. On retrouve même des figures devenues si populaires qu’on ne s’en défait plus, comme Clément Viktorovitch.

Les passages sont parfois hétérogènes, à l’image d’un Jérôme Niel inutile ou d’une Bérengère Krief virtuose. Au milieu de cela, certains sont hors thème comme Julien Santini, tandis que Rosa Bursztein ou Alexandre Kominek sont incontournables sur le sujet…

Pour cette édition, on vous épargnera le discours pisse-froid exigeant plus de sang neuf. En effet, les soirées Soixante sont désormais une carte postale, pas un tremplin découverte.

Un show qui s’apparente plus à de la natation synchronisée qu’à de la comédie

Rit-on en regardant Soixante 9 ? Il est toujours difficile de vivre les spectacles face à un écran… Mais déclencher l’hilarité sur 69 secondes relève du génie. Pour passer un bon moment, il faut considérer cela comme un ballet d’artistes qui s’enchaînent. C’est surtout beau, pas forcément très marrant, un peu comme de l’art contemporain.

Au bout du compte, pourquoi pas ? Les gens s’extasient en découvrant des artistes qu’ils aiment bien sur place. Chez soi, on prend un malin plaisir à passer à l’artiste suivant si le précédent nous laisse de marbre. Ça défoule, ce sont les jeux du cirque… sauf que c’est suffisamment pro pour ne pas tomber dans le ridicule.

Le dernier spectacle de ce style ?

Toutes les bonnes choses ont une fin. La saga Soixante s’essoufflerait-elle ? Avec un renouvellement d’artistes limité et un concept bien trituré, on pourrait le croire. Cependant, faisons confiance à Kyan Khojandi et Navo. En effet, le duo trouve toujours matière à innover sur scène avec de très bons résultats… Affaire à suivre !

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