Avec Fanny Ruwet au Zèbre, la fête n’est jamais finie
Après Bon anniversaire Jean, Fanny Ruwet revient avec un nouveau spectacle de stand-up : On disait qu’on faisait la fête. Les deux titres fleurant bon la mélancolie, on imaginait une certaine continuité entre les deux shows. Dont acte au Zèbre de Belleville, fin 2024.
On disait qu’on faisait la fête : un monologue de stand-up à la sauce Fanny Ruwet
Lorsqu’elle débutait en stand-up, Fanny Ruwet était une désabusée de l’ombre qui flirtait déjà avec les étoiles. Aujourd’hui, avec un podcast parmi les plus populaires et un premier roman remarqué, la jeune belge est attendue. Son style, sa plume et sa verve mélancolique sont bien ancrés dans les esprits.
Oser la continuité si vite, c’est un pari risqué. En effet, il faut une sacrée confiance en soi et un sens de la structure comique affûté pour assurer. Fanny Ruwet ne semble douter de rien, alors qu’elle aborde des sujets emprunts de vulnérabilité. En voyant autant de rigueur scénique et de maîtrise, on l’oublierait presque.
Pour un show aux reflets mélancoliques, On disait qu’on faisait la fête est l’un des rares spectacles de stand-up à déclencher de l’hilarité. Ainsi, on dépasse le cadre des réactions de type « hum… » (traduction : « c’est bien pensé ») des seuls en scène ayant pignon sur rue sur Télérama. Autour du sujet des émotions enfouies, On disait qu’on faisait la fête est quelque part assez proche de Ça va de Thomas Wiesel.
Une ode à la non-responsabilité pour épargner sa santé mentale
L’insouciance de l’enfance n’est plus… mais Fanny Ruwet rêve qu’à l’âge adulte, nous montions des spectacles de fin d’année. Ils auraient une vibe légèrement différente, entre psychothérapie et désespoir. Quand plus rien de sens et que la phrase culte de Ricky Gervais esquisse le désarroi moderne, des artistes comme Fanny Ruwet créent logiquement des odes à la non-responsabilité.
Si certains thèmes reviennent, la redite est indolore, tant la patte est singulière. En revanche, la durée du spectacle est un peu longue pour du stand-up (90 minutes hors première partie). Comme Lise Dehurtevent sur la scène émergente, le fil rouge semblant linéaire perd le spectateur, malgré des running gags très efficaces. Un point de détail de plus en plus anecdotique, reflétant surtout une tendance stylistique du stand-up actuel.
Humour thérapeutique
Après une heure et demie de spectacle tantôt hilarant, tantôt prenant, Fanny Ruwet s’éclipse. Si le stand-up contribue à son équilibre mental, nous sommes vernis… car sa carrière propulsée à vitesse grand V est loin d’être finie. On lui souhaite de continuer à créer et à faire la fête à sa façon : on fera tout pour être sur la guest list…