Madame Sarfati
Madame Sarfati, c’est un comedy club premium à l’initiative de l’humoriste Fary. Ouvert fin novembre 2019, il se veut plus élitiste que les autres lieux du rire. Là-bas, les « meilleurs » de l’industrie du rire viennent s’entraîner du mercredi au dimanche.
Madame Sarfati : mêler art, stand-up et exclusivité
Madame Sarfati, c’est d’abord la vision de Fary. Esthétiquement et artistiquement, il ne laisse rien au hasard. Avec le credo « le stand-up dans une œuvre d’art », il veut mettre KO un préjugé qui revient trop souvent : le stand-up ne serait pas un art noble.
C’est aussi le combat de Blanche Gardin, savamment décrit par Yacine Belhousse. Aujourd’hui, le stand-up se veut dominant, mais le grand public a une image erronée de cet art.
Autre tour de force : choisir le personnage d’Élie Kakou pour nommer son comedy club. Finie la guéguerre entre stand-up et personnages : ce qui départage vraiment, c’est le talent. Comprenez ici des têtes d’affiche. Fary a déclaré dans Clique qu’il n’aimait pas trop l’idée de clique, justement. On espère que la programmation reprendra ce leitmotiv : les meilleurs, oui, mais pas toujours les mêmes.
Madame Sarfati et le public : pour une idylle ou une relation durable ?
Avec un tarif de lancement à 16 euros, Madame Sarfati veut démocratiser le paiement des blagues. Le stand-up, c’est un travail. Ce prix est finalement intermédiaire. Le spectacle d’une tête d’affiche coûtera plus cher, tandis qu’un jeune talent vous fera rire une heure pour moins cher. Vous ne serez pas dans une œuvre d’art, mais vous pouvez passer une meilleure soirée… ou la pire de votre vie.
Au Madame Sarfati comedy club, la prise de risque est moindre, mais elle reste double : la programmation n’est en effet pas annoncée. Cela veut dire que vous ne savez pas qui vous allez voir. Poussons l’hypothèse plus loin : vous aimez le test ? Les artistes vont peut-être se cacher derrière leurs blagues sûres, que vous connaissez déjà. L’inverse peut aussi vous arriver : entendre des blagues moins solides alors que vous vous attendiez à finir plié en deux.
Cela dit, Fary ne laisse rien au hasard. Il a sans doute sous-pesé tous ces arguments. Derrière ses prises de position parfois politiques, on entr’aperçoit un jeune homme très réfléchi, qui veut le meilleur pour le stand-up. Ses convictions et sa connaissance de l’art qu’il va promouvoir vont certainement attirer les foules, voire les satisfaire !
Car attirer les curieux, c’est une chose. Les fidéliser en est une autre : l’expérience du spectateur va être déterminante pour faire fructifier ce lieu. On les attend au tournant, et ils sauront encaisser la pression.
Quand la promotion crée un malentendu
À coup de promotion de masse, Madame Sarfati est devenu « le comedy club de Fary ». Le marketing atteint ici ses limites : utiliser la notoriété de Fary, c’est donner l’impression qu’il est au centre.
Alors, il s’en défend : il ouvre une maison d’artistes, un lieu cosy… mais premium, sur le stand-up. Un lieu où on se sentirait libre de tester quand on est un grand nom, sans que le facteur « tête d’affiche » impressionne le public et biaise le rapport.
Un lieu où on n’aurait pas peur de se faire piquer des vannes, aussi ? On connaît le positionnement ferme de Fary à ce sujet. Pris sur le vif lors d’une caméra cachée de mauvais goût signée Juste pour rire, il avait en effet fait preuve de son intégrité scénique…
Prêt à voir ce nouveau lieu du stand-up ? L’inauguration, c’est le 27 novembre !
Infos pratiques
| Où ? | 49 rue Berger, 75001 Paris |
| Quand ? | Du mercredi au dimanche de 19h à minuit |
| À savoir | Réservez vos places pour Madame Sarfati |
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